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Libération avec AFP

Crimes de guerre Ukraine : Poutine ciblé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale




Vladimir Poutine lors d'une réunion à Moscou, mercredi 15 mars 2023. (Pavel Bednyakov/Sputnik. AP)


Un coup de tonnerre dont on ignore encore la portée. La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré ce vendredi avoir émis un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour sa responsabilité dans des crimes de guerre perpétrés en Ukraine depuis l’invasion russe.


«Aujourd’hui, 17 mars 2023, la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre deux personnes dans le cadre de la situation en Ukraine : M. Vladimir Vladimirovitch Poutine et Mme Maria Alekseyevna Lvova-Belova», commissaire présidentielle aux droits de l’enfant en Russie, a déclaré la CPI dans un communiqué.


Validimr Poutine «est présumé responsable du crime de guerre de déportation illégale de population (enfants) et de transfert illégal de population (enfants) des zones occupées d’Ukraine vers la Fédération de Russie», a ajouté la cour. «Les crimes auraient été commis sur le territoire ukrainien occupé au moins à partir du 24 février 2022», a poursuivi la CPI, ajoutant qu’il existait «des motifs raisonnables de croire que Vladimir Poutine est personnellement responsable des crimes susmentionnés».


Jeudi 16 mars, un groupe d’enquêteurs de l’ONU avait estimé que le transfert par la Russie d’enfants ukrainiens dans les zones sous son contrôle en Ukraine ainsi que sur son propre territoire constitue un «crime de guerre», pointant aussi de possibles crimes contre l’humanité.


Dans leur long reportage «Comment la Russie a volé des milliers d’enfants en Ukraine pour les ‘‘rééduquer’’», diffusé début mars, les journalistes russes Nigina Beroeva et Sonia Groysman ont documenté ce phénomène pendant plusieurs mois pour la chaîne indépendante TVRain, avec des noms, des détails, des chiffres. Autant de preuves à conviction (sous-titrées en anglais et ukrainien) contre Vladimir Poutine et sa commissaire aux droits des enfants Maria Lvova-Belova.


Le procureur de la CPI Karim Khan avait déclaré plus tôt ce mois-ci après une visite en Ukraine que les enlèvements présumés d’enfants faisaient «l’objet d’une enquête prioritaire». La CPI, créée en 2002 pour juger les pires crimes commis dans le monde, enquête depuis plus d’un an sur d’éventuels crimes de guerre ou contre l’humanité commis pendant l’offensive russe.


Ni la Russie ni l’Ukraine ne sont membres de la CPI, mais Kiev a accepté la compétence de la cour sur son territoire et travaille avec le procureur. La présidence ukrainienne s’est d’ailleurs félicitée ce vendredi de cette décision contre Vladimir Poutine. «Ce n’est que le début», a affirmé le chef de l’administration présidentielle Andriï Iermak sur Telegram. Le Parquet ukrainien a, lui, salué une «décision historique».

Les experts admettent toutefois qu’il est peu probable que la Russie - qui nie les allégations de crimes de guerre - remette des suspects à la justice internationale. «Les décisions de la Cour pénale internationale sont dénuées de sens pour notre pays, y compris d’un point de vue juridique» car Moscou n’a aucune obligation envers elle, a écrit sur Telegram la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, sans faire référence nommément à Vladimir Poutine dans son message.


 

(c) 2023, Libération

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