L’OSCE pointe un phénomène “massif” concernant la “déportation” d’enfants ukrainiens par Moscou
L’OSCE pointe un phénomène “massif” concernant la “déportation” d’enfants ukrainiens par Moscou : “Cela peut constituer un crime contre l’Humanité”
Des centaines de milliers d’enfants ont probablement été transférés par la Russie dans les zones sous son contrôle en Ukraine ainsi que sur son propre territoire, selon un rapport de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
”Il semble qu’il y ait un plan pour les assimiler de manière massive”, a déclaré jeudi à la presse Veronika Bilkova, professeure à la faculté de droit de Prague, qui a rédigé l’étude avec deux autres experts.
Il est difficile de déterminer avec exactitude combien d’enfants ont été déportés, une politique qui a débuté dès 2015, à la suite de l’annexion de la Crimée, a-t-elle souligné.
”Selon les estimations les plus basses que nous avons pu trouver, leur nombre se situe autour de 20.000. Mais des sources russes et ukrainiennes suggèrent des chiffres dix fois plus élevés, voire davantage encore”, a détaillé Mme Bilkova. “Il s’agit donc vraiment d’un phénomène massif”.
Le rapport de 82 pages fait état de “multiples violations des droits des enfants”, avec un “schéma systématique” visant à les intégrer dans des familles russes au lieu de les aider à retrouver leurs proches. Une telle pratique “peut constituer “un crime contre l’Humanité”, conclut-il.
Selon le droit international, aucune partie à un conflit ne peut évacuer des enfants vers un pays étranger, sauf temporairement pour des raisons impérieuses de santé ou de sécurité.
La Russie affirme de son côté protéger des enfants “réfugiés” mais selon les auteurs du document, elle a pris “des mesures juridiques et politiques […] pour favoriser l’obtention de la nationalité russe et leur placement dans des familles d’accueil”.
Les jeunes Ukrainiens transférés sont en outre “exposés à une campagne d’information pro-russe dans le but de les rééduquer et sont soumis à des formations militaires”.
(c) 2023, DH
Comments