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Les nouvelles règles israéliennes en Cisjordanie occupée accusées de "racisme" et "apartheid"

Face au tollé suscité par une précédente mouture qui devait entrer en vigueur ce lundi, et demandait notamment aux étrangers de signaler toute relation amoureuse avec des Palestiniens, Israël modifie ses règles mais les critiques demeurent.


De jeunes mariés palestiniens se préparent à leur séance photo dans le jardin d’un hôtel de la ville de Bethléem en Cisjordanie occupée, le 10 avril 2020 (AFP)


Israël a amendé un projet de règles militaires qui aurait soumis les étrangers rendant visite à leur conjoint palestinien en Cisjordanie occupée à des critères drastiques après un déluge de critiques.


Le COGAT, administration militaire israélienne qui gère la sécurité et les affaires civiles en Cisjordanie occupée et dépend du ministère de la Défense, a modifié certaines restrictions, supprimant notamment l’obligation pour les ressortissants étrangers de déclarer aux autorités israéliennes s’ils nouent des relations amoureuses avec des Palestiniens dans les 30 jours.


Publiée une première fois en février, la nouvelle procédure d’entrée en Cisjordanie – territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël – vise les étrangers souhaitant y résider, travailler, faire du bénévolat ou étudier.


Le règlement, qui devait entrer en vigueur lundi avant d’être repoussé au 20 octobre, imposait aux étrangers de réclamer un visa 45 jours avant l’arrivée, d’emprunter uniquement le point de passage entre la Jordanie et la Cisjordanie (pont Allenby) et non plus l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, de spécifier s’ils ont de la famille de premier degré en Cisjordanie et d’indiquer s’ils sont propriétaires de terres ou s’ils doivent en hériter.


La nouvelle procédure demandait dans certains cas de déposer une caution pouvant s’élever à 70 000 shekels (20 000 euros) et obligeait, entre deux visas, à une pause de plusieurs mois en dehors du territoire, notamment pour les conjoints étrangers de Palestiniens.


Elle imposait aussi des quotas sur les professeurs d’universités (150 par an) et les étudiants étrangers (100) se rendant dans des universités palestiniennes.


« Contrôler et isoler la population palestinienne »


Dans le texte révisé, l’obligation de formaliser sous 30 jours une relation amoureuse a été retirée, tout comme les quotas sur les professeurs et les étudiants étrangers dans les universités. Le nouveau document permet en outre une prolongation du visa des étrangers de 90 à 180 jours.


La période obligatoire de plusieurs mois hors de Cisjordanie entre deux visas a également été supprimée pour les conjoints étrangers de Palestiniens. La mention de la propriété de terrains ou d’héritage n’apparaît plus dans la demande de visa.


En revanche, celle-ci doit toujours avoir lieu 45 jours avant l’arrivée et, en général, l’entrée en Cisjordanie occupée doit se faire via le pont Allenby. Une caution est susceptible d’être demandée.


Selon leurs détracteurs, ces règles s’inscrivent dans une répression généralisée des étrangers et de la diaspora palestinienne qui veulent vivre, travailler ou étudier en Cisjordanie ou la visiter.


L’ambassadeur américain en Israël, Tom Nides, a affirmé dimanche qu’il continuerait à « s’engager fermement » contre les nouvelles règles. « Je reste inquiet des protocoles publiés, en particulier en ce qui concerne le rôle du COGAT pour déterminer si les individus invités par les institutions académiques palestiniennes ont le droit de pénétrer en Cisjordanie et l’impact négatif possible pour l’unité des familles », a-t-il twitté.


L’ONG israélienne HaMoked a déposé un recours devant la Cour suprême pour annuler ces nouvelles règles, lesquelles ne s’appliquent pas aux personnes qui visitent les colonies exclusivement juives en Cisjordanie occupée.


Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a qualifié lundi ces règles de « racistes », visant les étrangers d’origine palestinienne et « ceux qui sont solidaires de la Palestine ».


Selon l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), il s’agit de « règles d’apartheid qui imposent une réalité à un seul État mais deux systèmes différents ».


« Le problème principal demeure : si un conjoint est étranger, Israël va empêcher des milliers de familles d’être réunies pour des raisons politiques et démographiques flagrantes », a déploré Jessica Montell, directrice de Hamoked, affirmant que la procédure « violait les obligations légales internationales d’Israël ».


Selon elle, le but de la procédure est « à la fois de contrôler et d’isoler la population palestinienne ».

 

(c) 2022, Middle East Eye, Édition Française

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