Torture, mariage forcé… Le sort réservé aux Afghanes pourrait être un « crime contre l’humanité »
En Afghanistan, le traitement infligé aux femmes et aux filles par les talibans pourrait bien constituer un « crime contre l’humanité », a estimé Amnesty International dans un rapport publié ce vendredi 26 mai 2023. L’ONG a appelé la Cour pénale internationale (CPI) à retenir cette qualification dans son enquête actuelle sur la situation du pays depuis le retour des talibans au pouvoir en 2021.
Des femmes afghanes vêtues de burqa sont photographiées sur un marché à Kaboul le 20 décembre 2021. | MOHD RASFAN / ARCHIVES AFP
Certains pensaient qu’ils avaient changé. Exclusion de la vie publique, interdiction d’aller à l’école, de travailler ou de se déplacer librement… Depuis leur retour au pouvoir le 15 août 2021 en Afghanistan, les talibans n’ont cessé d’entrer en guerre contre les femmes et les petites filles afghanes. Fort de ce constat, Amnesty International a publié un rapport, vendredi 26 mai 2023, dans lequel l’ONG rapporte ces exactions et affirme que le traitement qui leur est infligé serait constitutif d’un « crime contre l’humanité ».
Cette qualification doit répondre à plusieurs critères que les juristes de l’ONG ont tenté de mettre en lumière. Dans son rapport, Amnesty International détaille ainsi « les restrictions draconiennes imposées par les talibans aux droits des femmes et des jeunes filles afghanes ». Parmi celles-ci : « le recours à l’emprisonnement, aux disparitions forcées, à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements… »
Lire aussi : « Les femmes sont les premières victimes de la situation en Afghanistan », pour Solène Chalvon-Fioriti
Les femmes et les filles prises pour cible
Depuis la prise de pouvoir des fondamentalistes islamistes, « les femmes ont été écartées des rôles politiques et de la plupart des emplois de la fonction publique », souligne l’ONG dans ce rapport. « Par une série de mesures et d’annonces, les femmes et les filles ont également été exclues de l’éducation au-delà de l’école primaire, ce qui les empêche de poursuivre leurs études à l’université et restreint encore davantage leurs opportunités professionnelles », ajoutent les observateurs.
Certains pensaient qu’ils avaient changé. Exclusion de la vie publique, interdiction d’aller à l’école, de travailler ou de se déplacer librement… Depuis leur retour au pouvoir le 15 août 2021 en Afghanistan, les talibans n’ont cessé d’entrer en guerre contre les femmes et les petites filles afghanes. Fort de ce constat, Amnesty International a publié un rapport, vendredi 26 mai 2023, dans lequel l’ONG rapporte ces exactions et affirme que le traitement qui leur est infligé serait constitutif d’un « crime contre l’humanité ».
Cette qualification doit répondre à plusieurs critères que les juristes de l’ONG ont tenté de mettre en lumière. Dans son rapport, Amnesty International détaille ainsi « les restrictions draconiennes imposées par les talibans aux droits des femmes et des jeunes filles afghanes ». Parmi celles-ci : « le recours à l’emprisonnement, aux disparitions forcées, à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements… »
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Les femmes et les filles prises pour cible
Depuis la prise de pouvoir des fondamentalistes islamistes, « les femmes ont été écartées des rôles politiques et de la plupart des emplois de la fonction publique », souligne l’ONG dans ce rapport. « Par une série de mesures et d’annonces, les femmes et les filles ont également été exclues de l’éducation au-delà de l’école primaire, ce qui les empêche de poursuivre leurs études à l’université et restreint encore davantage leurs opportunités professionnelles », ajoutent les observateurs.
« L’obligation pour les femmes de se déplacer avec un mahram, ou chaperon masculin, pour les longs trajets, un décret prévoyant que les femmes doivent rester chez elles sauf en cas de nécessité, ainsi que le code vestimentaire strict des talibans portent atteinte à la liberté de mouvement des femmes et à leur liberté de choisir les vêtements qu’elles portent en public », poursuit le rapport.
« Crime contre l’humanité de persécution sexiste »
La « campagne de persécution à motivation sexiste » menée par les talibans est « si étendue, si grave et si systématique » que « pris ensemble, ces actes et politiques constituent un système répressif visant à assujettir et à marginaliser les femmes et les filles dans tout le pays », explique en parallèle le secrétaire général de la Commission internationale de juristes, Santiago A. Canton. Celui-ci ajoute : « Notre rapport indique que ces agissements remplissent les cinq critères relatifs au crime contre l’humanité qu’est la persécution fondée sur le genre. »
En conséquence, Amnesty International demande à la CPI d’inclure « le crime contre l’humanité de persécution sexiste » dans leur enquête en cours sur la situation en Afghanistan. L’ONG demande également aux autres États d’exercer leur compétence universelle ou de recourir à d’autres moyens légaux pour traduire en justice les auteurs de ces crimes. L’organisation non gouvernementale plaide enfin pour que les Afghanes et leurs filles soient « automatiquement considérées comme des réfugiées »lorsqu’elles fuient leur pays.
(c) 2023, Ouest-France
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