Un expert de l'ONU évoque de possibles crimes contre l'humanité en Iran
Le rapporteur spécial de l'ONU en Iran, Javaid Rehman, le 24 novembre 2022. © VALENTIN FLAURAUD / AFP
Des crimes contre l’humanité ont peut-être eu lieu en Iran, selon un expert des Nations unies. Il dénonce la gravité et l’ampleur de la répression du mouvement de contestation contre le régime des mollahs. Ce qui choque, c’est aussi le lourd tribut payé par les enfants.
Plus de 22,000 personnes arrêtées, soumises à la torture, à des viols, de la disparition forcées, des protestataires gravement blessés à dessein par les forces de sécurité… Voilà en quelques mots à quoi s’exposent les Iraniens qui sont descendus dans la rue après la mort de Mahsa Amini. Le rapporteur spécial de l’ONU sur l’Iran a compté 527 manifestants tués directement par les forces de l’ordre, dont un nombre considérable d’enfants.
« Quelle loi peut justifier le meurtre d’enfants innocents, demande Javaid Rehman, rapporteur spécial de l'ONU. Au moins 71 [enfants] ont été tués [par les forces de sécurité]… Les preuves sont là. Si c’est une pratique courante, systématique et soutenue par l’État iranien, alors des crimes contre l’humanité – et contre des enfants – ont bien été commis en Iran depuis le 16 septembre 2022 ».
Téhéran, qui ne reconnaît pas l’autorité du rapporteur spécial, a dénoncé des informations mensongères. « Si les autorités iraniennes estiment que mes informations sont fausses, alors qu’elles me donnent accès au pays, répond Javaid Rehman. Pourquoi ont-elles si peur que je puisse venir en Iran ? » Autre motif d’inquiétude : les attaques punitives de jeunes filles au gaz toxique. Elles ont essaimé dans le pays ces dernières semaines. Là aussi, il pourrait s’agir d’un crime contre l’humanité, a estimé Javaid Rehman. Mais encore faut-il prouver que l’État iranien avait commandité ou couvert ces exactions.
(c) 2023, RFI
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