Xinjiang: la Chine prête à "se battre" face aux accusations de crimes contre l'humanité de l'ONU
Les relations entre la Chine et l'ONU depuis la publication en septembre d'un rapport accusant la Chine de persécuter les minorités du Xinjiang, et en premier lieu les Ouïghours.
Des drapeaux chinois le long d'une route menant à un centre de rééducation politique où seraient détenus des musulmans ouïghours, le 31 mai 2019 près de Hotan, dans le Xinjiang
© Greg Baker © 2019 AFP.
La Chine a dépêché jeudi une petite armée de responsables du Xinjiang à Genève pour rencontrer une responsable de l'ONU et marteler devant les médias sa "vérité" sur ce qui se passe dans cette province où Pékin est accusé de crimes contre l'humanité.
Sur le podium, cinq représentants du Xinjiang, dont Xu Guixiang, directeur d'information de cette région, un imam et une responsable d'université pour contrer presque ligne par ligne le rapport de la Haute-Commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet. Il accuse la Chine de persécuter les minorités du Xinjiang, et en premier lieu les Ouïghours.
"Face aux idées fausses du rapport (de l'ONU, NDLR), nous voulons rétablir la vérité et clarifier les faits", a assuré Xu Guixiang, à l'ouverture de ce qui avait été présenté comme une conférence de presse.
Accusations de persécution des Ouïghours
Les représentants du Xinjiang ont tour à tour contré les accusations de l'ONU et des organisations des droits de l'homme, répétant à l'envi des arguments déjà énoncés par Pékin ou énumérant de longues séries de statistiques sur la croissance de la population au Xinjiang pour démontrer que les minorités n'y sont pas discriminées.
Une rencontre est prévue avec la Haute-commissaire aux droits de l'homme par intérim Nada Al-Nashif, a indiqué une porte-parole de l'ONU, contactée par l'AFP.
Depuis plusieurs années, la Chine est accusée -preuves matérielles et documents à l'appui- par des pays occidentaux et des organisations de défense des droits de l'Homme d'avoir enfermé au Xinjiang plus d'un million de Ouïghours et d'autres membres de minorités musulmanes, y compris des Kazakhs, dans des camps. Pékin rejette ces accusations, affirmant combattre le terrorisme et assurer le développement de la région.
Les relations entre la Chine et l'ONU se sont envenimées depuis que Michelle Bachelet a publié in extremis son rapport, quelques minutes avant la fin de son mandat, et malgré l'énorme pression de Pékin pour l'enterrer.
La Chine redoute une résolution
La Chine exerce actuellement en coulisse à Genève d'importantes pressions sur les pays pour contrer toute initiative à son encontre.
Pékin craint que des pays lancent lors de l'actuelle session du Conseil des droits de l'homme un projet de résolution pour enquêter sur les allégations de violations au Xinjiang.
"Nous n'avons pas peur", a déclaré Xu Guixian. "Nous sommes prêts à nous battre", a-t-il assuré, avant d'appeler les organisations internationales, y compris les organes des Nations unies chargés des droits de l'homme, à "enquêter sur les catastrophes du passé et les nombreux crimes commis par les États-Unis et d'autres pays occidentaux".
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